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Pour un monde meilleur, allez voir ailleurs
2 juillet 2005

Histoires promises, histoires dues

C'est contraint et forcé que je me suis rendu à un gala de danse. Un conseil : n'ayez pas de cousine de 12 ans faisant de la danse : tôt ou tard, vous serez obligés d'aller les admirer en train de se trémousser sur une scène. En plus, c'était un concept totalement inédit : les musiques de film, une idée géniale et réellement novatrice. Et puis fallait voir la gueule des films : Harry Potter, Pretty Woman, West Side Story (alors que j'ai souffert toute une année de terminale à cause de ce film vu en cours d'anglais), Dirty Dancing, etc.

Enfin bref, moi, pendant ce temps, j'en ai profité pour :
1) reluquer un peu les plus vieilles (enfin non : les plus vieilles des jeunes, paske y'en avait aussi qui avait la quarantaine passée, donc non merci) en train d'onduler, d'agiter leurs jambes et de faire la roue sur la musique de Chicago et Tomb Raider. On s'occupe comme on peut.
2) mener une étude sociologique de la population rencontrée lors de ces manifestations. J'en ai déduit qu'il y avait quatre grandes catégories de personnes. Parce que c'est mon blog, et parce que je ne suis pas allé là-bas pour rien, je vais vous faire partager mes trouvailles. Ainsi il y avait ...

        _ Les mamans/tatas/mamies/etc. (c'est à dire tout membre du sexe féminin n'appartenant pas à la catégorie C ou D). On les reconnait à leur air ébahi dès qu'elles aperçoivent leur(s) progéniture(s), certaines en pleurent même. Et allez que j'y vais de mon petit commentaire "regarde, c'est elle là bas dans le fond, à gauche ! Oui, sous la cape noire, avec le masque là ! Oui, celle qui tient le plateau sans bouger". Dès que leurs mioches ne sont plus sur scène, la magie du spectacle semble ne plus opérer : "regarde celle-là comme elle est moche ! et celle là qui est raide comme un manche à balai !" etc.

        _ Les papas, aisément reconnaissable à leur oeil humide. Oui, je dis oeil au singulier, l'autre (oeil, suivez que diable) étant collé à un viseur de camescope ou d'appareil photo. Alors ceux là, ils valent le coup d'être vus : c'est emplis d'une immense fierté paternelle qu'ils filment l'apparition de leur engeance. Il est amusant de constater qu'ils filment de manière quasi distraite le spectacle, mais que dès que leurs rejetons apparraissent, ils se mettent à multiplier les grands coucous à l'aide du bras qui ne filme pas. Les apprentis-paparazzi ne sont pas mal non plus dans leur genre : quand ça va être le tour de leur enfant (car le papa est armé de la brochure du spectacle, il sait donc précisément quand l'intervention du petit aura lieu - brochure que la maman conservera tout le reste de sa vie dans un fond de coin de carton) ils rappliquent tous au premier rang, arment le flash et bombardent dès que le chtiot est à portée. Ce dernier, ébloui par tant de reconnaissance et d'amour paternel (à moins que ce ne soit l'effet des flashes) en vient à danser en aveugle et à prier pour ne pas être trop près du bord de l'estrade.

        _ Les contraints-et-forcés qui sont là par contrainte morale et/ou physique, mais qui n'ont rien demandé à personne (et qui ont l'impression de vivre la plus grande injustice depuis l'affaire Dreyfus). On les reconnait à leur air désespéré, vide, morne, maussade, etc. Note : vous pouvez aussi les appeler les aigris, mais sachez que dans ce dernier cas, ils vous emmerdent.

        _ Les ni-contraints-ni-forcés-mais-qui-sont-là-quand-même. Ce sont des ami(e)s des danseuses, des gens de la famille (mais qui ne sombrent pas dans le fanatisme des deux premières catégories), des masochistes, les organisateurs ou encore des pédophiles.


Voilà pour le gala de danse, passons maintenant à la coiffeuse SM, l'autre histoire que je vous avais promise, et qui est au moins toute aussi passionnante que la première. Ainsi, je me dirigeais vers un salon de coiffure, mais étant loin de chez moi, j'ai du me résoudre à partir à l'aventure et de tenter un autre salon de coiffure que d'habitude. Deux choix s'offraient à moi : Saint-Karl et Coiff' & Co (admirez le jeu de mot des tenanciers).

Chez Saint-Karl, déjà, le nom me rebutait, j'avais une image de Karl Lagerfeld dont je n'arrivais pas à me dépêtrer. En plus, en m'approchant (doucement, digne des plus grands prédateurs félins), je constatais que ça sentait l'homosexuel à plein nez là-dedans. Non pas que je sois homophobe, mais j'aime pas les homosexuels masculins de type "folle" qui semblent tout faire pour correspondre au cliché de la cage aux folles. Et puis moi, j'aime bien me faire masser le cuir chevelu par des femmes, c'est tout, j'ai le droit d'avoir mes préférences. Et en plus, ils affichaient Shampoing+Coupe+Coiffure 31€. Genre ils ne pouvaient pas arrondir à 30€. Et pis de toute façons c'est trop cher, chuis un mec, j'ai pas pour habitude de claquer 30€ chez le coiffeur pour juste me faire élaguer les tifs.

Je suis donc allé chez Coiff' & Co, moitié moins cher. Là, je m'aperçois que j'ai une vie passionnante pour vous raconter chez quel coiffeur je vais. Enfin bon, j'ai commencé, je termine. Bref, une fois là-bas, je me dis qu'ils doivent embaucher leurs coiffeuses au physique : que des gros culs. Arrive mon tour. Une coiffeuse vient et me dit, de la voix la plus nasillarde possible (à croire qu'avant, elle faisait p'tite voix dans les supermarchés, vous savez, celle qui semble toujours aigri, à deux centimètre du micro et vociférant d'une voix ... nasillarde un truc genre "Josiane est attendue caisse 8, Josiane est attendue caisse numéro 8" mais où on entend qu'un enchevêtrement de sons aigus sans aucune signification), bref elle me dit : "prenez un peignoir là-bas". Car chez Coiff' & Co, c'est comme au self, limite tu dois venir avec ton shampoing.

Donc, je prends le peignoir indiqué par la vendeuse, je l'enfile (... le peignoir hein ...), je vais dans le siège-à-shampoing, et je m'installe. Là, la vendeuse me dit chaleureusement "lunettes". Car je porte des lunettes, je les retire donc, me disant en mon for intérieur "dis donc elle pourrait m'parler autrement c'te connaaaaa". J'ai pas le temps de finir ma pensée que la coiffeuse m'avait attrapé les cheveux de derrière pour que je sois bien au fond de leur espèce d'évier bizarre (je manque cruellement de mots en matière de coiffurologie).

C'est là que j'ai commencé à entrevoir ce qu'elle faisait le soir : elle travaillait en fait dans un salon SM, son boulot de coiffeuse n'était qu'une couverture pour préserver une image sociale décente. Comme ça, à la question "et que faites vous dans la vie?", elle n'avait plus à répondre "je suis maîtresse".
_"Ah? C'est intéressant ? Au primaire, collège ou lycée ?
_ Non, non, dans un salon SM
".
Ce qui casse une ambiance ... maintenant, elle peut clâmer haut et fort  "je suis coiffeuse".

Je réfléchissais intensément à ma nouvelle théorie pendant qu'elle me shampouinait. Enfin, par shampouiner, il faut comprendre tirer les cheveux très fort et faire crisser les ongles sur mon crâne. Je suis sûr que si j'avais fait une réflexion, genre un "aïe" bien senti, elle m'aurait sorti une excuse  "mais c'est pour que le shampoing il pénètre bien dans les racines". Alors qu'elle pensait, j'en suis persuadé, "du sang ! je veux voir ton sang ! aha t'aimes ça quand je te tire les cheveux et que je te griffe". Et avouer qu'elle me faisait mal lui aurait alors procuré encore plus de plaisir. Je pris donc le parti de ne rien laisser transparaître de la douleur qu'elle m'infligeait. Courageusement, oui, c'est le mot.

Le shampoing terminé, nous rentrâmes dans le vif du sujet. Elle m'installa dans un fauteuil imitation cuir (ben oui, on est chez Coiff & Co, je vous rappelle) et me charcuta les cheveux avec une tondeuse pendant encore un bon quart d'heure. Je suis sûr qu'elle savait que chaque coup de tondeuse m'arrachait les cheveux, donnant lieu à une douleur intolérable. Notez qu'en plus, elle poussait le vice jusqu'à faire frotter la tondeuse contre mes oreilles, ce qui est très désagréable. Mais je restais stoïque. Je connais des milliers de techniques pour faire passer quelqu'un de vie à trépas, j'avais alors élaboré quinze plans différents pour mettre fin à cette situation et châtier l'impudente. J'ai malheureusement du me retenir, me rappelant les enseignements de mon maître "Maîtrise ta colère", "N'utilise tes pouvoirs que pour le bien", "Contemple ce chêne, mais ne néglige pas la forêt qui est derrière", "L'insu que sait l'Une-bévue, s'aile à mourre", et autres sentences incompréhensibles pour qui n'a pas fumé le thé avec Li-Tchang.

J'ai donc subi les assauts répétés de la coiffeuse SM, la tête haute, le regard fier, une vague larme roulant le long d'une de mes joues. La prochaine fois, j'irai chez Saint-Karl.
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Commentaires
B
Coiffeuse : Adios.<br /> Breuh : A ton aise.
B
pour un mec qui aurait voulu etre un "grand littératiste", tu te poses pas des questions en ecrivant un torchon sur des femmes qui font un des métiers les plus durs. et puis franchement, tes impressions lors d'un shampooing chez le coiffeur, on s'en fous! Me suis meme demandé si t'aurais pas du aller dans le salon homo!<br /> enfin, je suis tombé par hasard sur ton blog et me suis bien marrer! Allez, je te mets dans mes favoris histoire de suivre la vie d'un pauvre gars qui a l'air d'avoir une vie trépidante!!!<br /> Allez bonne soirée et vite, un autre article peut etre sur tes impressions sur le nouveau pq lotus triple epaisseurs lors de ta derniere gastro!!
C
pauvre connasse facile d'insulter les gens qui bosse je suis sûre que tu ne branle rien de ta vie j'aimerais bien te voir dans ton boulot et pouvoir te critiquer comme tu viens de le faire. Reste debout toute la journée, sois obligée de parler avec des clients qui vous prends pour une merde, passe 15 à 20 clients par jours et on verra après. Bon courage avec ta vie de merde et ta grande gueule qui ne connaît que dalle à la vie. Adios
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